5 secrets pour atteindre l'Excellence Opérationnelle en 2026

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    Les 5 erreurs fatales qui sabotent votre programme d'excellence opérationnelle

    Vous avez lancé votre programme d'excellence opérationnelle. Le budget est validé, les formations déployées, les consultants payés. Six mois plus tard, vos équipes sont retournées aux anciennes méthodes. Vos KPI stagnent et votre direction vous demande pourquoi ça ne fonctionne pas.

    Le problème n'est pas votre équipe. Le problème n'est pas les outils. Le vrai problème, c'est que l'excellence opérationnelle telle qu'elle est vendue aujourd'hui ignore complètement comment fonctionne le cerveau humain.

    Bonjour à tous, je suis Yassine Rezougui et aujourd'hui, je vais vous montrer les cinq erreurs fatales qui sabotent votre programme d'excellence opérationnelle avant même qu'il ne commence. Plus important encore, je vais vous donner les solutions concrètes pour que ça marche.

    Erreur n°1 : La formation unique

    Parlons franchement. Vous organisez une formation de 3 jours sur le Lean, le Six Sigma ou l'excellence opérationnelle de manière générale. Tout le monde y assiste, les participants prennent des notes, certains posent des questions. Vous pensez que c'est gagné.

    Sauf que la recherche en sciences cognitives nous dit autre chose. La courbe de l'oubli d'Ebbinghaus démontre qu'après 24 heures, 70% de l'information est déjà perdue. Après une semaine, vos collaborateurs ne se souviennent que de 10% du contenu. Votre formation à 15 000 € vient de partir en fumée.

    Pourquoi ?

    Parce que le cerveau ne retient pas ce qu'il entend une seule fois. Le cerveau retient ce qu'il pratique, ce qu'il répète et applique dans son contexte quotidien. Vous ne pouvez pas télécharger les compétences comme un logiciel. L'apprentissage demande de la répétition espacée, du feedback immédiat et de l'application concrète.

    La solution

    La solution n'est pas de faire des formations plus longues. La solution est de faire des interventions plus courtes, avec plus de fréquence et plus de pratique.

    Au lieu d'une formation de 3 jours, faites six sessions d'une heure sur 6 semaines. Entre chaque session, donnez une micro-action à réaliser. Créez des rituels d'équipe où on pratique ensemble. Transformez la formation en coaching terrain.

    Erreur n°2 : Le mythe du changement culturel

    Combien de fois avez-vous entendu : "Le problème ici, c'est la culture. Tant qu'on n'aura pas changé la culture, rien ne marchera. La culture, ça peut prendre des années."

    Cette phrase est devenue l'excuse parfaite pour justifier tout échec.

    Sauf que la culture n'est pas quelque chose qu'on change directement. La culture, c'est le résultat de milliers de micro-comportements quotidiens qui sont eux-mêmes déterminés par le contexte dans lequel les gens travaillent.

    Un exemple concret

    Vous voulez une culture où les équipes signalent les problèmes rapidement. Mais à chaque fois qu'un employé signale un problème, il se fait réprimander ou on lui dit de se débrouiller seul. Le message reçu est clair : ferme-la et ne crée pas de vagues.

    Vous pouvez mettre tous les posters motivants que vous voulez sur les murs. Le comportement restera le même.

    La vraie question

    La vraie question n'est pas "Comment changer la culture ?" La vraie question, c'est : "Quel contexte créer pour que les comportements que je veux voir émergent naturellement ?"

    Si vous voulez que les gens signalent les problèmes, célébrez publiquement ceux qui le font. Remerciez-les. Montrez que signaler un problème n'est pas une faiblesse, mais une force.

    Le contexte dicte le comportement et le comportement répété crée la culture.

    Erreur n°3 : L'absence de sécurité psychologique

    Vous lancez un atelier Kaizen. Vous demandez à l'équipe : "Quels sont les problèmes que vous rencontrez ?"

    Silence radio. Personne ne parle.

    Vous insistez. Quelqu'un finit par dire un truc vague, sans importance. L'atelier ne mène à rien.

    Ce n'est pas parce que votre équipe n'a pas de problèmes. C'est parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité pour les partager.

    Qu'est-ce que la sécurité psychologique ?

    La sécurité psychologique, c'est la conviction qu'on peut prendre des risques interpersonnels sans être puni, sans être humilié ou sans être rejeté.

    Sans sécurité psychologique, toutes vos initiatives tombent à l'eau. Les gens cachent les erreurs, ne posent pas de questions pour ne pas avoir l'air idiot. Ils appliquent les procédures à la lettre, même quand elles ne font aucun sens, parce que c'est plus sûr que de proposer une solution et de risquer de se faire réprimander.

    Comment créer la sécurité psychologique ?

    Premièrement, admettez vos propres erreurs publiquement. Si vous êtes manager et que vous ne montrez jamais votre vulnérabilité, vous créez une culture de perfection impossible.

    Deuxièmement, quand quelqu'un partage un problème ou une erreur, remerciez-le explicitement avant de parler solution.

    Troisièmement, séparez clairement la personne du problème. On ne critique jamais l'individu. On analyse le processus qui a permis l'erreur.

    Erreur n°4 : Le piège de l'autorité formelle

    Vous me dites souvent : "En tant que manager, je suis coincé. Je suis responsable des résultats, mais je n'ai aucune autorité réelle. Mon chef me micromanage. Je ne peux ni embaucher ni virer. Comment voulez-vous que je transforme quoi que ce soit sans autorité formelle ?"

    Je comprends parfaitement cette situation, mais voici la vérité : l'autorité formelle est surestimée.

    Ce qui compte vraiment, c'est l'influence

    L'influence ne vient pas de votre titre. Elle vient de trois choses essentielles : votre crédibilité, votre capacité à écouter et votre constance.

    C'est la différence entre un leader désigné et un leader naturel.

    La crédibilité se construit en faisant ce que vous dites. Si vous promettez de suivre un problème, faites-le. Si vous dites que vous allez protéger l'équipe, protégez-la. Votre parole doit être fiable.

    L'écoute, c'est donner aux gens le sentiment d'être entendu avant de proposer des solutions. Posez des questions ouvertes, reformulez ce qu'ils disent, validez leurs frustrations avant de challenger leur conclusion.

    La constance, c'est montrer les mêmes valeurs dans toutes les situations, pas seulement quand c'est facile.

    Quand vous avez ces trois éléments, les gens vous suivent même si vous n'êtes pas leur chef. L'influence traverse les hiérarchies. L'autorité formelle, non.

    Erreur n°5 : L'oubli du facteur humain

    L'excellence opérationnelle, ce n'est pas qu'un problème technique. C'est surtout un problème humain.

    Vos processus peuvent être parfaits sur le papier, vos outils peuvent être les meilleurs du marché. Mais si vous ignorez les émotions, les peurs et les besoins psychologiques de vos équipes, vous échouerez.

    J'aime beaucoup cette citation de Fujio Cho, ancien président de Toyota : "Nous obtenons des résultats brillants grâce à des personnes moyennes qui gèrent des processus brillants, tandis que nos concurrents obtiennent des résultats moyens ou pire grâce à des personnes brillantes qui gèrent des processus défaillants."

    Les trois besoins fondamentaux

    Chaque personne dans votre organisation est guidée par trois besoins fondamentaux, d'après Clayton Alderfer :

    • L'existence : la sécurité physique et psychologique

    • La relation : l'appartenance et la reconnaissance

    • La croissance : l'apprentissage et la contribution

    Quand ces besoins sont menacés, le cerveau active son système de survie. Et un cerveau en mode survie ne peut pas apprendre, ne peut pas collaborer, il ne peut pas innover.

    Votre rôle de leader

    Votre rôle de leader, ce n'est pas de forcer le changement. Votre rôle est de créer les conditions pour que le changement devienne possible. Ça signifie rassurer sur la sécurité, créer des liens, donner du sens et montrer comment chaque personne contribue à quelque chose de plus grand qu'elle-même.

    La métaphore de l'arbre

    Imaginez que vous essayez de faire pousser un arbre. Vous avez les meilleures graines, les meilleurs outils de jardinage, mais vous plantez ces graines dans un sol toxique, sans eau, sans lumière. Est-ce que vous allez blâmer les graines ? Non, parce que les graines sont parfaites. Le problème, c'est l'environnement.

    C'est exactement ce qui se passe avec l'excellence opérationnelle. Les outils fonctionnent, le Lean marche, le Six Sigma donne des résultats. Mais si vous les plantez dans un environnement de peur, de cynisme et de micromanagement, ils ne prendront jamais racine.

    Votre premier travail n'est pas de déployer des outils. Votre premier travail, c'est de préparer le terrain : créer de la sécurité psychologique, établir la confiance, montrer la constance. Ensuite seulement, les outils donnent des résultats.

    Votre micro-action pour lundi

    Vous voulez commencer dès lundi ? Voici votre micro-action.

    Choisissez une personne de votre équipe, une seule. Allez la voir sur le terrain et posez-lui cette question : "Qu'est-ce qui vous empêche de bien travailler au quotidien ?"

    Puis fermez-la. Écoutez vraiment. Ne vous justifiez pas, ne proposez pas de solution immédiatement. Juste écouter et reformuler ce que vous entendez.

    Cette conversation va vous apprendre trois choses :

    • Les vrais obstacles que votre équipe rencontre

    • Comment cette personne perçoit votre leadership

    • Si vous avez créé assez de sécurité psychologique pour qu'elle soit honnête avec vous

    L'excellence opérationnelle commence par là : par une conversation authentique, par l'écoute, par la reconnaissance que les processus sont au service des personnes, jamais l'inverse.

    Quand vous maîtrisez ça, tout le reste suit naturellement. C'est un travail plus efficace parce qu'il est plus humain. Et c'est ça la vraie excellence opérationnelle, la vraie performance bienveillante.